Point d’information du 19 août 2024

A la une, L'actu du CHRD — 19 août 2024

Le 15 mai dernier, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) levait l’urgence de santé internationale qu’elle avait émise sur la variole du singe, aussi appelée monkeypox. Aussi, à la veille de l’été, des JO et de l’arrivée de touristes venus d’Europe et du monde, j’indiquais à nombre d’entre vous me questionnant sur le sujet, que l’épidémie de variole du singe qui nous avait inquiétés au printemps 2022 (5000 cas en France, à 99 % par transmission sexuelle essentiellement parmi les gays) était désormais sous contrôle. 107 personnes ont été infectées dans les 6 premiers mois de cette année par le virus clade II (lire plus bas). Parmi elles, on recensait 5 hospitalisations mais aucun décès. La vaccination s’est poursuivie à moindre régime, à hauteur de 300 doses par mois en moyenne.

Finalement, depuis le 9 août, on reparle de la variole du singe sous le nom de mpox, avec une nouvelle souche du virus, plus virulente, qui circule en Afrique et l’OMS a finalement décrété une nouvelle urgence de santé publique de portée internationale mercredi 14 août.

Par plus virulent, il faut entendre qui se transmet plus facilement qu’avant et qui pourrait donc franchir plus facilement les frontières… Après le clade I repéré au Congo (RDC) et le clade II en Afrique de l’Ouest qui nous a impactés au printemps 2022, le nouveau virus a été nommé Ib, dérivé du clade I.

L’Ib a été détecté pour la première fois en septembre 2023 en République Démocratique du Congo chez les travailleurs du sexe. Là-bas, le taux de mortalité est de 5 % chez les adultes, 10 % chez les enfants. Les symptômes demeurent les mêmes : éruptions cutanées su tout le corps créant d’intenses douleurs. L’Ib se transmet par simple contact avec les lésions sur la peau, avec des objets contaminés et peut-être même par des gouttelettes respiratoires. En Afrique, 14250 cas ont été détectés depuis le début de cette année et 456 personnes sont décédées soit 3.2 % de la population touchée.

En Europe, un cas issu de la souche Ib a été détecté en Suède.

La France dispose de doses de vaccins en nombre suffisant pour faire face à une nouvelle épidémie. Le vaccin est efficace à 99 %, y compris pour la nouvelle souche. Il est recommandé pour les personnes à partenaires multiples, pour les travailleurs du sexe et, c’était une première en 2022, pour les salariés exerçant une activité dans les lieux de consommation sexuelle.

A cette heure, en il n’y a pas d’inquiétude majeure en raison de notre système de santé efficient et aussi parce que la vaccination (contre la variole, Imvanex) a été pratiquée massivement en 2022 et 2023 (150 000 personnes vaccinées), mais même si on est loin du Covid pour lequel il n’existait au départ aucun vaccin, une vigilance s’impose. En cas d’alerte, il faudra vacciner ceux qui ne l’auront pas été et dans l’intervalle modifier les comportements en termes de contacts entre personnes.

Il n’est pas question d’une campagne de vaccination à grande échelle en France pour le moment, les infectiologues comptant sur la vaccination déjà pratiquée, sur l’isolement de 3 semaines des personnes nouvellement détectées avec port de masque, le contact-tracing pour identifier les personnes contact et leur vaccination.

La Premier ministre (« démissionnaire ») a place notre système de santé en « état de vigilance maximale », avec une actualisation des recommandations de voyage et de vaccination.  La Direction Générale de la Santé s’est adressée aux médecins ce vendredi 16 août, les invitant à déclarer tout nouveau cas constaté.

En pratique, il faut contacter un médecin au moindre doute, surtout pour les personnes ayant séjourné en Afrique.

Pour rappel, subventionnée par Santé publique France et portée par SIS Association (Sexualités info service Association), la ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Un numéro à communiquer à vos clients, à afficher dans votre établissement si vous le souhaitez.

Une réunion avec les Agences Régionales de Santé doit se tenir demain mardi 20 août, le SNEG & Co y participe, ainsi qu’ENIPSE notre association santé partenaire, nous vous tiendrons informés des suites de ce sujet.