L’édito : facéties ou véritables volontés ?

A la une, L'éditorial — 24 mai 2024


Voilà plusieurs mois que je n’avais pas exprimé mes points de vue sur différents thèmes sociétaux, par manque de temps, mais aussi guidé par une volonté d’être plus présent sur le terrain que sur une feuille de papier. Mais depuis quelques temps les sujets s’accumulent, et ma colère gronde.

Tout d’abord, il n’est malheureusement par rare de constater que beaucoup de nos adhérents rencontrent des difficultés avec leurs banques afin de contracter des prêts, ouvrir des comptes… Cette fois-ci, plus grave encore, nous pouvons nous demander clairement si un établissement bancaire, la Caisse d’Epargne pour pas le nommer, n’est pas homophobe ? En effet, découvrant l’activité de rencontres d’un de leurs clients il y a quelques jours, lequel client est titulaire d’un compte depuis plus de 10 ans sans aucun souci financier reconnu, l’agence bancaire nantaise décide sous 60 jours de fermer son compte sans aucune justification officielle… mais en réalité, sur le seul fait d’être un établissement recevant une clientèle masculine pour une activité qui ne correspond pas à leur éthique, à leur morale… Sommes-nous en 2024, sommes-nous retombés dans les sombres années 80 ou pire encore au Moyen-Âge et au temps de l’inquisition ? Le SNEG & Co a écrit et rencontré le ministère de l’Economie, le ministère délégué au TPE/PME, la Fédération Bancaire Française… nous avons reçu pour réponse : « Les banques ont le droit de choisir leurs clients et n’ont pas à justifier une fermeture de compte ! » Nous n’abandonnons pas pour autant ce combat et continuons d’interpeller sur cette absurdité consistant à refuser les prestations bancaires à des entreprises à caractère 100 % légales sous prétexte de leur activité réservée à une clientèle libertine ou homosexuelle, à partir du moment où cette clientèle est majeure, librement consentante et n’est exposée ni à la prostitution ni au proxénétisme.

Dans un deuxième temps, les Jeux Olympiques ! Vaste programme que celui que nous propose la Préfecture de Police de Paris avec le retour de pass QR Code pour les professionnels situés près des sites olympiques, mais aussi pour leurs personnels et fournisseurs. Quid de nos clients ? Peut-on encore dire que nous allons bénéficier d’une forte activité alors que nos clients ne pourront peut-être pas accéder à nos établissements si le précieux sésame n’a pas été contracté. Je ne suis pas sûr que les touristes étrangers aient le réflexe d’aller s’encarter sur Internet…

Puis encore, les élections européennes. Contrairement aux autres élections, aucun candidat n’est venu nous solliciter. A croire que les professionnels de la nuit, la communauté libertine et LGBT ne les intéressent pas du tout ! A l’heure où d’autres pays européens s’en préoccupent, une question se pose…

Autre sujet, les bistrots parisiens qui disparaissent selon le magazine « Le Bonbon ». Quatre pages pour nous rappeler l’historique de ces institutions mais rien pour dénoncer cette désertification que nous connaissons bien en tant que syndicat. L’évolution des mœurs, les réseaux sociaux, les attentats sont leurs seuls arguments alors que nous en connaissons bien d’autres : le prix du m², les contraintes administratives, la pression des riverains, les travaux dans les agglomérations et j’en passe… Pérennisons les bistrots, les bars, les discothèques et renonçons à nos portables pour que ces lieux ne vivent pas leurs dernières heures. Discuter, partager, c’est le cœur de notre métier !
Enfin, les factures d’énergie. Pour chaque contrat qui ne peut être renégocié, ce coût indécent de l’électricité et du gaz asphyxie nos économies, alors que depuis des mois, le coût de la fourniture a baissé pour les fournisseurs, lesquelles ne répercutent pas la baisse auprès de leurs clients engagés par un contrat signé au mauvais moment ! C’est un scandale, et je pense particulièrement aux exploitants de saunas, à la tête d’entreprises particulièrement énergivores.

L’été arrive enfin, après un printemps bien morose. Les grandes agglomérations vont se désertifier à la faveur des destinations balnéaires. A Paris et dans les grandes villes de provinces, les terrasses éphémères sont remises en place, avec le lot de sollicitations que nous connaissons pour remplir vos dossiers et vous accompagner dans vos démarches.

Voilà, et j’en oublie certainement. Je remercie Rémi Calmon, notre directeur, pour son sens du devoir, son assiduité à répondre à tous, et gérer les facéties de notre administration.

C’est la vocation du SNEG & CO et mon engagement depuis tant d’années.

Olivier ROBERT
Président du SNEG & CO