GHB et absence de consentement

L'actu du CHRD — 15 février 2022

A la veille de la réouverture des clubs et du retour de la consommation debout, le ministère de l’Intérieur, à la suite des engagements pris Gérald Darmanin mi-décembre 2021, s’empare de la lutte contre l’usage du GHB à des fins d’agression ou de viol via la soumission chimique.

Sa ministre déléguée Marlène Schiappa s’est rendue ce mardi 15 janvier dans un bar parisien pour présenter une campagne de prévention et de sensibilisation. Celle-ci se décline en un dépliant d’accompagnement aux professionnels, et pour la clientèle en une série de trois flyers « Tu penses avoir été drogué(e) » « Drogué(e) malgré toi » « Ton ami(e) a été drogué(e) », chacun affichant un QR code qui permettra aux personnes victimes d’agression au GHB d’être dirigée au plus vite vers un des 32 policiers ou 33 gendarmes spécialisés de la plateforme Arrêtons les violences. Un dialogue en ligne sera accessible aux victimes à toutes heures du jour et de la nuit, elles pourront être orientées et témoigner de façon anonyme.

Le ministère annonce également 404 intervenants sociaux répartis dans les commissariats français pour aider les victimes. Une annonce qui tombe mal le jour même où Médiapart a révélé une fin de message laissé par erreur par un policier parisien qui traite une victime de « sale pute »… !

Classé comme stupéfiant depuis 2001, l’usage du GHB constitue désormais une circonstance aggravante en cas de viol et d’agressions sexuelles. La peine pour viol commis en utilisant du GHB est maintenant de vingt ans de réclusion criminelle.

Au-delà de cette sanction alourdie, il importe que les bars et discothèques, cessent d’être tenus pour responsables des comportements de ceux qui font usage du GHB dans les établissements. Si le ministère de l’Intérieur réagit aujourd’hui, le phénomène est connu depuis plus de vingt. Le SNEG & Co, l’ENIPSE (anciennement SNEG Prévention) ont déjà réalisé et diffusé de nombreuses affiches, la dernière datant de 2018, documents d’information sur le sujet, rappelant les dangers de ce produit, les conduites à tenir, les réflexes à avoir, tant pour la clientèle que pour les établissements et leurs salariés.

Sur le sujet du GHB et sur celui du consentement, le SNEG & Co prépare ses propres campagnes à venir prochainement et s’est associé à deux nouvelles communications de l’association Fêtez Clair et de l’association  Consentis, lesquelles proposent des formations sensibilisations sur lesquelles nous pouvons vous renseigner à la demande.