Coronavirus : réaction au couvre-feu

L'actu du CHRD, Le SNEG — 15 octobre 2020

Le SNEG & Co a entendu les propos du Président Macron. Injuste, incompréhensible, inefficace… les mots manquent pour qualifier ce gâchis social, économique. Tout a été dit, écrit mais encore une fois… :

On impose le couvre-feu sur plusieurs zones où résident quelque 20 millions de personnes mais on autorise, voire même on encourage les départs en vacances pour la Toussaint, jusque dans des régions moins touchées par l’épidémie où le couvre-feu n’est pas en vigueur.

Les plus jeunes, privés de sorties dans les ERP envisagent déjà le plan B souvent baptisé « soirée pyjama », à savoir arriver sur un lieu privé (appartement, maison…) avant 21 h pour y faire la fête toute la nuit, au moins jusque 6 h du matin. Un contresens en termes de gestes barrière et de distanciation sociale et une porte ouverte à tous les tapages nocturnes que la police ne contrôlera et ne sanctionnera jamais autant et aussi fort que les ERP !

Privés de dîner en semaine, les français vont se ruer sur les restaurants les samedis et dimanches pour le déjeuner, créant ainsi des rassemblements de nombreuses personnes sur deux courts moments au lieu de les disperser sur toute la semaine, midi et soir.

Il y aurait encore beaucoup à pointer en contradictions, incohérences, absurdités…

Nous vous donnons également ci-dessous, connaissance du communiqué de l’UMIH, notre syndicat associé.

Allocution du Président de la République : une fermeture déguisée des HCR

Le Président de la République a annoncé ce soir des mesures exceptionnelles pour endiguer le rebond de la crise sanitaire covid 19 dans notre pays, et en particulier la mise en place d’un couvre-feu à partir de 21h dans les zones d’alerte maximale, jusqu’au 1er décembre prochain.

Si notre volonté est partagée avec le Gouvernement d’endiguer l’épidémie, force est de constater que cette décision équivaut à une refermeture de nos établissements et est lourde de conséquences pour le secteur de l’hôtellerie-cafés-restauration (HCR), déjà durement frappé par cette crise.

Alors que les restaurateurs subissent déjà des pertes importantes d’activité en raison des restrictions de leurs capacités accueil et d’un protocole sanitaire renforcé, cette nouvelle contrainte horaire qui condamne le service du soir a pour conséquence pure et simple d’obliger nos restaurants à fermer.

La profession regrette également, alors que ses représentants s’étaient déclarés favorables à des contrôles renforcés pour faire appliquer le protocole sanitaire, que les forces de l’ordre soient mobilisées en nombre bien supérieur pour faire respecter le couvre-feu – alors que des contrôles renforcés et inopinés auraient permis à nos établissements qui respectaient les consignes sanitaires de rester ouverts.

Nous qualifions ces mesures de punitives à l’encontre du secteur de l’hôtellerie-restauration. Elles ont pour but de dissuader une minorité de personnes qui ne respecte pas les précautions sanitaires de base et auront des conséquences dramatiques sur la profession.

En conséquence, le Gouvernement doit à nouveau être aux côtés de nos entreprises à travers un dispositif d’aides renforcées pour accompagner les trésoreries : fonds de solidarité jusqu’à 10 000 euros accessible à tous, exonération des charges patronales pour tous et activité partielle prise en charge à 100 % aussi longtemps que dureront les mesures de restrictions sanitaires. Nous attendons également toujours des actes sur les loyers et les assurances de la part du Gouvernement, notamment dans le cadre du projet de loi de finances 2021, actuellement en discussion.

Le Président de la République a annoncé une concertation locale avec les acteurs du secteur HCR. Mais cela ne suffit pas : nous demandons à être reçus par le Président de la République lui-même, qui doit respecter sa parole pour sauver notre secteur, quoi qu’il en coûte.