Coronavirus : aide coûts fixes et reprise fonds de commerce

Fiches pratiques, L'actu du CHRD — 21 juillet 2021

Les décrets n° 2021-942 et n° 2021-943 du 16 juillet 2021 modifient :

– pour le premier, le décret du 20 mai 2021 instituant une aide à la reprise de fonds de commerce (cf. notre article du  21 mai 2021), en ajoutant un nouveau critère afin de rendre éligibles à l’aide les entreprises ayant repris un fonds de commerce en location-gérance entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2020.

– pour le second, le décret du 24 mars 2021 visant à compenser les coûts fixes non couverts des entreprises dont l’activité est particulièrement affectée par l’épidémie de covid-19 (cf. notre article du 28 mai 2021), en mettant en place cette aide en faveur des entreprises qui ont été créées après le 1er janvier 2019, dont l’activité est particulièrement affectée par les conséquences de la crise sanitaire, et qui n’ont pu être éligible à l’aide coûts fixes instaurée par le décret du 24 mars 2021 en raison de leur date de création.

AIDE A LA REPRISE D’UN FONDS DE COMMERCE

1. Conditions (2° du I de l’article 1er du décret du 20 mai 2021)
Le décret n° 2021-942 du 16 juillet 2021 modifie l’article 1er en permettant la condition alternative suivante :
Elles remplissent une des deux conditions suivantes :
a) Elles ont acquis au moins un fonds de commerce dont la vente a été constatée par un acte authentique ou sous seing privé, dûment enregistré, et qui a été inscrit entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2020 sur un registre public tenu au greffe du tribunal de commerce dans le ressort duquel le fonds est exploité et dont elles sont toujours propriétaires à la date de dépôt de la demande d’aide,
b) Elles exploitent un fonds de commerce ou un établissement artisanal entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2020, au titre d’un contrat de location-gérance régulièrement publié dans un support habilité à recevoir les annonces légales, et dont elles sont toujours titulaires, à la date de dépôt de la demande d’aide.

2. Chiffre d’affaires VAD/VAE/retrait/livraison (5° du I de l’article 1er du décret du 20 mai 2021)
Le 5° du I de l’article 1er est complété par les mots: « le chiffre d’affaires n’intègre pas le chiffre d’affaires réalisé sur les activités de vente à distance, avec retrait en magasin ou livraison, ou sur les activités de vente à emporter ».

3. Formalités (5° du II de l’article 3 du décret du 20 mai 2021)
Parmi les justificatifs à produire lors de la demande est ajouté à la copie de l’acte de vente du fonds de commerce « ou la copie de l’extrait ou de l’avis donnant publicité du contrat de location gérance publié dans un support habilité à recevoir les annonces ».

AIDE COÛTS FIXES

Le décret n° 2021-943 du 16 juillet 2021 institue une aide visant à compenser les coûts fixes non couverts des entreprises créées après le 1er janvier 2019, dont l’activité est particulièrement affectée par l’épidémie de covid-19, et qui, en dehors de la date de création de l’entreprise, remplissent les autres critères d’éligibilité de l’aide « coûts fixes » instaurée par le décret n° 2021-310 du 24 mars 2021 modifié.

Cette aide sera déposée à compter du 15 août 2021 et jusqu’au 30 septembre 2021 inclus sur l’espace professionnel du site www.impots.gouv.fr.

1. Conditions (article 1 I du décret n°2021-943 du 16 juillet 2021)
Les entreprises mentionnées à l’article 1er du décret du 30 mars 2020 peuvent bénéficier, au titre de la période comprise entre le 1er janvier 2021, ou à défaut la date de création de l’entreprise, et le 30 juin 2021, d’une aide complémentaire destinée à compenser leurs coûts fixes non couverts par les contributions aux bénéfices, lorsqu’elles remplissent les conditions suivantes au jour de la demande :

1. Elles ont été créées entre le 1er janvier 2019 et le 31 janvier 2021.

2. Elles ont bénéficié au moins une fois de l’aide mentionnée aux articles 3 19, 3 22 et suivants du décret du 30 mars 2020 au cours de la période éligible.

3. Ou, par dérogation à l’alinéa précédent, elles n’ont pas bénéficié de l’aide mentionnée aux articles 3 19, 3 22 et suivants du décret du 30 mars 2020 précité au cours de la période éligible mais appartiennent à un groupe dont au moins une entreprise a obtenu un versement du fonds de solidarité au titre d’au moins l’un des mois de la période éligible et dont les autres entreprises n’ont pu obtenir le versement du fonds de solidarité pour le mois considéré en raison de la contrainte liée au plafond mensuel de 200.000 euros au niveau du groupe prévue aux articles 3 19, 3
22 et suivants du décret du 30 mars 2020.

4. Elles ont subi une perte de chiffre d’affaires, calculée selon les modalités de l’article 4, d’au moins 50 % durant la période éligible et elles remplissent une des deux conditions suivantes:
a) Elles justifient d’un chiffre d’affaires mensuel de référence supérieur à un million d’euros, ou d’un chiffre d’affaires annuel 2019 ou 2020 ou constaté en janvier 2021 et ramené sur 12 mois supérieur à douze millions d’euros, ou elles font partie d’un groupe dont le chiffre d’affaires annuel 2019 ou 2020 est supérieur à douze millions d’euros, ou dont le chiffre d’affaires mensuel de référence défini à l’article 3 du décret du 24 mars 2021 précité est supérieur à un million d’euros,
et ont:
o été interdites d’accueil du public de manière ininterrompue au cours d’au moins un mois calendaire de la période éligible,
o ou (…)
o ou exercent leur activité principale dans un secteur mentionné à l’annexe 1 ou à l’annexe 2 du décret du 30 mars 2020 dans sa rédaction en vigueur au 1er juillet 2021,
o (…).
b) Elles exercent leur activité principale dans un secteur mentionné à l’annexe 1 du décret du 24 mars 2021.

5. Leur excédent brut d’exploitation coûts fixes au cours de la période éligible est négatif.

2. Définitions (article 1 II)
o La notion de chiffre d’affaires s’entend comme le chiffre d’affaires hors taxes ou, lorsque l’entreprise relève de la catégorie des bénéfices non commerciaux, comme les recettes nettes hors taxes.

o La période éligible est la période comprise entre le 1er janvier 2021, ou à défaut la date de création de l’entreprise, et le 30 juin 2021 inclus.

o L’excédent brut d’exploitation coûts fixes est l’excédent brut d’exploitation tel qu’il est calculé conformément à l’annexe 2 du décret du 24 mars 2021.

o Par dérogation à l’article 1er du décret du 6 juin 2001 et pour l’application du décret, le montant au delà duquel s’applique l’obligation de conclure une convention est fixé à 1,8 millions d’euros.

3. Montant de l’ aide et plafond (articles 2 et 3)
o L’aide prend la forme d’une subvention dont le montant s’élève à 70 % de l’opposé mathématique de l’excédent brut d’exploitation coûts fixes constaté au cours de la période éligible.

o Par dérogation, pour les petites entreprises au sens du règlement (CE) n°70/2001 de la Commission du 12 janvier 2001, le montant de l’aide s’élève à 90 % de l’opposé mathématique de l’excédent brut d’exploitation coûts fixes constaté au cours de la période éligible.

o L’excédent brut d’exploitation coûts fixes est calculé ou vérifié, pour la période éligible, par un expert comptable, ou par un commissaire aux comptes, tiers de confiance, à partir du grand livre de l’entreprise ou de la balance générale à l’aide de la formule figurant en annexe 2 du décret du 24 mars 2021.

o Le montant de l’aide est limité sur la période éligible à 1,8 millions d’euros par entreprise (= plafond mentionné au point 17 de la décision de la Commission européenne du 20 avril 2020 notifiée sous le numéro SA.56985 telle que modifiée par la décision de la Commission européenne du 16 mars 2021 notifiée sous le numéro SA.62102). Toutes les aides versées en application du point 17 sont prises en compte dans ce plafond.

o Par dérogation à l’article 1er, les entreprises qui ont été créées entre le 1er janvier 2019 et le 30 avril 2019 et qui sont éligibles à l’aide prévue par le décret du 24 mars 2021 à compter de mars 2021 ou de mai 2021, peuvent bénéficier de l’aide complémentaire,
 au titre de la période comprise entre le 1er janvier 2021, ou à défaut le jour et le mois de 2021 correspondant à la date de création de l’entreprise en 2019, et le 28 février 2021, si elles ont été créées avant le 28 février 2019,
 ou au titre de la période comprise entre le 1er janvier 2021, ou à défaut le jour et le mois de 2021 correspondant à la date de création de l’entreprise en 2019, et le 30 avril 2021 si elles ont été créées avant le 30 avril 2019.

o Par dérogation au 2° du II de l’article 1er, pour l’application du présent article, la période éligible est alors
 la période comprise entre le 1er janvier 2021 et le 28 février 2021 pour les entreprises créées avant le 28 février 2019
 et entre le 1er janvier 2021 et le 30 avril 2021 pour les entreprises créées avant le 30 avril 2019.

o L’aide mentionnée par le décret du 24 mars 2021 et l’aide mentionnée par le présent article ne sont pas cumulables sur une même période éligible.

4. Perte de chiffres d’affaires (article 4)
La perte de chiffre d’affaires pour la période éligible est définie comme la somme des pertes de chiffre d’affaires de chacun des mois de la période éligible.

La perte de chiffre d’affaires au titre d’un mois est la différence entre, d’une part, le chiffre d’affaires constaté au cours du mois et, d’autre part, le chiffre d’affaires de référence défini comme:
 pour les entreprises créées entre le 1er janvier 2019 et le 31 mai 2019, le chiffre d’affaires mensuel moyen de l’année 2019,
 pour les entreprises créées entre le 1er juin 2019 et le 31 janvier 2020, le chiffre d’affaires mensuel moyen sur la période comprise entre la date de création de l’entreprise et le 29 février 2020,
 pour les entreprises créées entre le 1er février 2020 et le 30 septembre 2020, le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er juillet 2020, ou, à défaut, la date de création de l’entreprise, et le 31 octobre 2020,
 pour les entreprises créées entre le 1er octobre 2020 et le 31 octobre 2020, le chiffre d’affaires réalisé durant le mois de décembre 2020,
 par dérogation à l’alinéa précédent, pour les entreprises ayant fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public en décembre 2020, le chiffre d’affaires réalisé durant le mois d’octobre 2020 et ramené le cas échéant sur un mois,
 pour les entreprises créées entre le 1er novembre 2020 et le 31 décembre 2020, le chiffre d’affaires réalisé durant le mois de janvier 2021,
 pour les entreprises créées entre le 1er janvier 2021 et le 31 janvier 2021, le chiffre d’affaires réalisé durant le mois de février 2021.

5. Demande d’aide (article 5 I)
La demande unique d’aide est réalisée par voie dématérialisée, dans les conditions suivantes :
1. Elle est déposée entre le 15 août 2021 et le 30 septembre 2021 ;
2. Elle est déposée sur l’espace «professionnel» du site www.impots.gouv.fr.

6. Justificatifs (article 5 II)
La demande est accompagnée des justificatifs suivants:

1. Une déclaration sur l’honneur attestant que l’entreprise remplit les conditions prévues par le présent décret et l’exactitude des informations déclarées. Un modèle de déclaration sur l’honneur est disponible sur le site www. impots.gouv.fr.

2. Une attestation d’un expert comptable, tiers de confiance. Elle est délivrée à la suite d’une mission d’assurance de niveau raisonnable réalisée conformément aux normes professionnelles.
L’attestation mentionne :
a) L’excédent brut d’exploitation coûts fixes pour la période éligible au titre de laquelle l’aide est demandée,
b) Le chiffre d’affaires pour chacun des mois de 2021 de la période éligible au titre de laquelle l’aide est demandée,
c) Le chiffre d’affaires de référence mentionné au II de l’article 4 pour chacun des mois de la période de référence,
d) Le cas échéant le numéro de formulaire de l’aide reçue en application du décret du 30 mars 2020 au moins une fois au cours de la période considérée du 1er janvier 2021 au 30 juin 2021,
e) Le numéro professionnel de l’expert comptable,
f) Le cas échéant les coordonnées bancaires de l’entreprise.

L’expert comptable déclare que l’entreprise a pris connaissance du plafond mentionné et que, conformément à ces dispositions, elle peut bénéficier de l’aide demandée.

Il complète l’attestation en déclarant soit que l’entreprise n’a reçu aucune aide liée au régime temporaire Covid 19 (SA. 56985) à la date de signature de la déclaration, soit que l’entreprise a reçu, ou demandé mais pas encore reçu, des aides liées au régime temporaire Covid 19 (SA. 56985), en complément de la demande d’aide déposée au titre du présent décret, pour les montants précisés dans cette attestation.

L’attestation est conforme au modèle établi par la direction générale des finances publiques et est disponible sur le site www.impots.gouv.fr.

3. Le calcul de l’excédent brut d’exploitation coûts fixes, tel que détaillé à l’annexe 2 du décret du 24 mars 2021 et établi conformément au formulaire mis à disposition par la direction générale des finances publiques sur le site www.impots.gouv.fr.

4. La balance générale 2021 pour la période éligible et la balance générale pour l’année 2020 ou pour 2019 selon la date de création de l’entreprise et les modalités de calcul du chiffre d’affaire de référence mentionné ci dessus.

7. Dérogation via un commissaire aux comptes (article 5 III)
Par dérogation au 2° du II de l’article 5, pour les entreprises dont les comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes, l’attestation de l’expert comptable peut être remplacée par une attestation de l’entreprise accompagnée d’une attestation du commissaire aux comptes, tiers de confiance indépendant, réalisée dans le respect des dispositions du titre II du livre VIII du code de commerce, de la règlementation européenne et des principes définis par le code de déontologie de la profession.

L’attestation remplie et signée par l’entreprise mentionne :
a) L’excédent brut d’exploitation coûts fixes pour la période éligible au titre de laquelle l’aide est demandée,
b) Le chiffre d’affaires pour chacun des mois de 2021 de la période éligible au titre de laquelle l’aide est demandée,
c) Le chiffre d’affaires de référence mentionné au II de l’article 4 pour chacun des mois de la période de référence,
d) Le cas échéant le numéro de formulaire de l’aide reçue en application du décret du 30 mars 2020 au moins une fois au cours de la période considérée du 1er janvier 2021 au 30 juin 2021,
e) Les noms, prénoms et qualité du signataire,
f) Le cas échéant les coordonnées bancaires de l’entreprise,
g) Si l’entreprise appartient à un groupe, elle indique dans l’attestation les noms, raison sociale et adresse du groupe.

L’attestation de l’entreprise est conforme au modèle établi par la direction générale des finances publiques et est disponible sur le site www.impots.gouv.fr.

L’attestation remplie et signée par le commissaire aux comptes est conforme au modèle établi par la direction générale des finances publiques et est disponible sur le site www.impots.gouv.fr.

8. Versement de l’aide (article 5 IV)
L’aide est versée sur le compte bancaire communiqué par l’entreprise en application du décret du 30 mars 2020 ou sur le compte bancaire communiqué si l’entreprise n’a pu percevoir le fonds de solidarité.

9. Conservation des documents et vérifications (article 6)
Le directeur général des finances publiques conserve les dossiers d’instruction, comprenant notamment l’ensemble des pièces justificatives, pendant dix années à compter de la date de versement de l’aide.

Les documents attestant du respect des conditions d’éligibilité à l’aide et du calcul de son montant, ainsi que l’attestation mentionnée à l’article 5, sont conservés par le bénéficiaire pendant cinq années à compter de la date du versement de l’aide.

Les agents de la direction générale des finances publiques peuvent demander, au bénéficiaire de l’aide, la communication de tout document relatif à son activité, notamment administratif ou comptable, permettant de justifier de son éligibilité et du montant de l’aide reçue pendant cinq années à compter de la date de son versement.

Le bénéficiaire de l’aide dispose d’un délai d’un mois à compter de la date de la demande pour y répondre.

En cas d’irrégularités constatées, d’absence de réponse ou de réponse incomplète à la demande, les sommes indûment perçues font l’objet d’une récupération selon les règles et procédures applicables en matière de créances étrangères à l’impôt et au domaine.

Cette procédure ne constitue pas une procédure de contrôle de l’impôt.

TOUJOURS LE NUMERO VERT POUR REPONDRE AUX ENTREPRISES

En cas de difficultés, vous pouvez appeler le numéro mis en place par la Direction Générale des Finances Publiques :
0 806 000 245, destiné à vous informer et répondre à vos questions de 9h à 12h et de 13h à 16h.

Source : circulaire juridique UMIH 56-21