Rencontre avec la Directrice adjointe du cabinet de la Préfecture de Police

Le SNEG — 31 octobre 2019

Olivier Robert, président, et Rémi Calmon, directeur exécutif du SNEG & Co ont rencontré Frédérique Camilleri le jeudi 24 octobre 2019. Une demande de rendez-vous avait été formulée dès sa nomination en mars dernier au poste de directrice adjointe de cabinet de Didier Lallement, préfet de police nommé en pleine crise des gilets jaunes après le limogeage de son prédécesseur Michel Delpuech. Elle-même succédant à Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Frédérique Camilleri est au sein de la Préfecture de Police en charge de toutes les décisions relatives aux établissements à licences (bars, restaurants clubs) que représente le SNEG & Co.

L’entretien a été cordial mais sans concession de part et d’autre. Nommé pour rétablir l’ordre dans la capitale en proie à la violence des manifestations sociales, ce nouveau cabinet entend mener à bien sa mission. Dans un Paris depuis apaisé, mission accomplie donc, les établissements recevant du public, bien qu’ayant été eux-mêmes fortement impactés par les violentes manifestations à répétition des gilets jaunes et autres groupuscules, se retrouvent aujourd’hui en première ligne en matière d’atteinte à la tranquillité publique. Les associations de riverains, alléchées par la réputation d’intransigeance de ce nouvel exécutif, ont fait entendre leur voix en dénonçant les responsables de tous leurs maux.

En réponse à cette volonté de fermeté, le SNEG & Co a confirmé sa position : les exploitants ont des obligations qu’ils doivent respecter. La mission du SNEG & Co est d’ailleurs de les en informer et de les accompagner dans leur mise en conformité. Toutefois, nous avons alerté Frédérique Camilleri sur les riverains, ou collectifs de riverains qui se limitent parfois à quelques personnes qui ne représentant qu’elles-mêmes. Ancrés sur des positions radicales, entretenant des conflits personnels ou animés par postures discriminatoires, ceux-là aspirent à dicter à la ville comme à la préfecture comment régir la vie nocturne au mépris de toute considération économique et sociale et prétendent savoir, mieux que les effectifs de police de terrain ou polices administratives, quels sont les établissements qui fonctionnent ou non en conformité avec leurs obligations.

Sur le registre de la tranquillité publique, le SNEG & Co a par ailleurs fait remarquer la pression mise sur les établissements, tandis que le public investit en toute impunité, comme le confirment les associations de riverains, des espaces du domaine public (canal Saint-Martin, voies sur berges, parc et jardins…) livrés au tapage mais aussi  à bon nombre d’autres incivilités.

Concernant le Projet de loi Engagement et Proximité qui propose de transférer du préfet au maire des compétences notamment en matière de fermeture administrative, le SNEG & Co a exprimé son opposition à ce projet. Le maire est exposé aux enjeux électoraux et ne dispose pas des services juridiques susceptibles d’instruire ce type de dossier. Le préfet agit dans un cadre exclusif de police et prend des mesures après instructions de ses services administratifs. Profitant de ce débat, le SNEG & Co a évoqué le bien-fondé de la fermeture administrative quand il s’agit de mettre à profit ces jours de fermeture pour se mettre en conformité sur des dispositifs de sécurité ou d’hygiène mais dénoncé son principe pour d’autres motifs (alcool, drogue, tapage, occupation du domaine public…) relevant de la responsabilité individuelle de la clientèle et pour lesquels les services de sécurité n’ont pas la possibilité d’intervenir ne disposant pas de pouvoir de police.

Préfecture de Police et SNEG & Co ont finalement manifesté leur désir d’entretenir un dialogue constructif. Nous espérons pouvoir procéder de la sorte, pour parvenir à des dispositions sur mesure, au cas par cas plutôt qu’à titre collectif, reconnaissantes et valorisantes pour la bonne gestion des établissements malgré la difficulté de la tâche, sans poser de nouveau un bonnet de nuit sur Paris.